Bertrand BLANCHET a dignement représenté la FRANCE aux Championnats D’Europe Master EurILCA 2021. Il a porté haut les couleurs de l’AOGazélec. La ligue Grand-Est était également représentée par Loup Olivier et BETOUX Gilles.

Il a remporté une médaille d’argent bien méritée, qui augure d’une belle place aux prochains championnats du monde.

retrouvez ci contre, le compte rendu qu’il a rédigé après avoir récupéré de cette épreuve.

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Compte rendu de Bertrand BLANCHET

Du 24 au 29 juillet dernier se sont déroulés les European Laser Masters, le championnat d’Europe master (=vétérans) de laser, à Bogliaco sur le lac de Garde.

Bogliaco (Gardagno) est situé à mi-hauteur du lac, et propose à cette période l’année, des conditions qui ressemblent à celles rencontrées habituellement au nord du lac (Riva del Garda ou la Torbole), mais souvent avec moins d’intensité.

Dans les conditions estivales normales, le vent du nord se lève le matin vers 8h/8h30 à force 4/5 pour doucement s’affaiblir jusqu’à 11h30/12h où il s’arrête complètement pour laisser la place à un vent du sud nettement plus faible l’après-midi.

Ce championnat regroupe 93 radials et 105 standards répartis dans leur catégories d’age : aprenti-masters 35/45 ans, masters 45/55 ans, grands masters 55/65 , grands grands master 65/75 ans et légends (radials uniquement) pour les plus de 75 ans !

La manche d’entrainement étant programmée à 15h, c’est donc avec un vent de sud léger 5 à 10 nœuds max que nous faisons la connaissance du plan d’eau et des bouées de parcours sans lignes de mouillage et motorisées.

Il s’agissait d’appréhender au plus vite le clapot haut, court et croisé qui se lève très rapidement avec le vent.

Le départ a été catastrophique pour Olivier et moi et bien meilleur pour Gilles qui s’est bien adapté à ces conditions.

La manche a permis de voir que ma vitesse au portant est une des meilleures et très encourageantes pour la suite, ou plutôt le début de la compétition le lendemain.

Malheureusement, le lendemain, les conditions sont nettement plus musclées : vent de 20 à 25 nœuds de nord, des creux énormes et court qui rappelle un mélange de vagues d’est méditerranéennes et un clapot de mistral. Je suis un peu léger en ce moment pour ces conditions et apparemment, les bouées « drones » positionnées par GPS le sont aussi et supportent mal les vagues et les rafales. Notre groupe Apprenti-Masters et Masters réussi tant bien que mal à retrouver les marques de parcours qui commencent déjà à dériver mais la manche des séries suivantes sera finalement annulée.

Le comité de course rencontre des problèmes de positionnement (=mouillage) et ne réussira pas à lancer d’autres manche ce premier jour.  Je termine 7ème à cette manche et Olivier s’accrochera jusqu’au bout pour terminer la manche après 4 dessalages à la 26ème place.

Dans l’attente d’instructions de la part du comité de course, je reste sur la zone de départ dans un vent en rafales qui continue de forcir et je me blesse au dos à la réception d’un surf violent dans une mer démontée.

La nuit suivante est critique et je me demande comment je vais pouvoir monter sur mon bateau le lendemain : la douleur au dos est aigue mais à force de paracétamol et ibuprofène, elle restera gérable jusqu’au dernier jour.

Le lendemain, les conditions ressemblent encore beaucoup à celles de la veille, mais le comité de course ne parviendra que très tard à lancer l’unique course de la journée !

Un premier près catastrophique pour ma part : mauvais départ et probablement handicapé par mon mal de dos, j’enroule la bouée au vent dans les 5 derniers et dans le vent qui faiblit déjà, je décide de faire le vent arrière du côté gauche en descendant, en mettant à profit les informations communiquées par Antony Munos , coach d’un groupe de Radial Français sur la régate.

L’option est payante et me permet d’enrouler la marque sous le vent en 2ème position !

Le vent continue de tomber et la manche sera finalement raccourcie au vent : je m’en sors pas mal après avoir mené un temps toute la flotte, mais avant de voir revenir au gros paquet : 3ème !

Olivier était au contact au vent arrière mais n’a pas réussi à s’en sortir aussi bien dans les dernières risées du 2ème près et finit 24ème.

Les discussions de la soirée entre organisateurs/jury et comité de course ont permis de se rendre à l’évidence qu’un changement était impératif si on voulait réussir à valider le championnat pour toutes les catégories.  Ce qui sera fait le surlendemain avec l’utilisation d’un bateau comité offrant nettement moins de prise au vent et des officiels plus aguerris dans ces conditions.

Le lendemain dans des conditions qui me sont beaucoup plus favorables, je termine l’unique manche du jour à la 2ème place, derrière l’intouchable Grec Adonis Bougiouris mais avec la sensation de pouvoir me battre avec lui dans ces conditions plus légères. Olivier continue aussi son adaptation et se découvre une bonne technique au portant dans ces vagues bien formées : 22eme.

Le 4ème jour, les conditions du matin permettent à Adonis de dominer les débats alors que je continue de bien revenir sur les portants pour terminer à une belle 4ème place. Olivier est nettement plus dans le coup cette fois : 16ème.

La 2ème manche du jour dans un vent faiblissant me permet en restant au contact au près de doubler mes 2 adversaires directs Adonis et Carlos Echavarri Erasun sur le dernier vent arrière et donc de gagner ma première manche dans un grand championnat international master ! Olivier termine 21ème mais devra demander un reclassement car il n’a pas été noté à l’arrivée !

La dernière manche du jour courue dans des conditions dignes du plan d’eau de Plobsheim me voit me bagarrer toute la manche devant pour finalement l’emporter, au scratch cette fois-ci ! Olivier est aussi bien inspiré sur cette manche et réalise sa meilleure manche : 15ème.

A la veille de la dernière journée de régate, je suis en tête au classement général !

Le lendemain matin, pour avoir la possibilité de valider 3 nouvelles manches, le départ est avancé à 8h30.

Ça ne fait pas mes affaires, car le vent est au plus fort à cette heure-là et les 2 premières manches effectuées par 15 à 20 nœuds de vent me ramène sur terre : la journée sera finalement très moyenne pour moi, 6, 8 et 9, même si la dernière manche du jour dans un vent qui commençait à faiblir aurait pu me sourire.  Mais le dos et la fatigue générale ont eu raison de cette dernière manche, passée un temps aux côtés d’Olivier, qui n’aura pas réussi à mettre à profit sur les premiers près, ces conditions que pourtant il affectionne.

Au passage de la ligne d’arrivée de cette dernière manche (et des 2 manches précédentes d’ailleurs), je suis trop loin pour connaitre la position de mes adversaires directs et de retour à terre les résultats ont tardé à arriver.

Mais c’est la délivrance : je reste sur la 2ème marche du podium !!!

J’avais déjà réalisé cette performance il y a quelques années sur ce même championnat à Fouesnant, un plan d’eau que je connaissais bien, mais avec il est vrai, un plateau nettement moins relevé et pas de manches gagnées.

 

La victoire revient facilement au Grec Adonis Bougiouris, quasi professionnel de la voile, et qui n’a pas réussi à se sélectionner pour la Grèce aux jeux olympiques mais qui navigue habituellement aux alentours de la 40ème place sur le circuit world cup.

 

Il est a noté l’absence des Britanniques qui avaient été découragés de venir pour des raisons de quarantaines obligatoires.

Je n’ai pas forcément bien suivi les résultats de Gilles, qui découvrait ce niveau de compétition en master et qui n’est pas passé très loin du podium : c’est très encourageant.

Il faudra lui demander son ressenti.

Olivier a nettement progressé au portant dans les vagues, mais n’a pas pu pleinement s’exprimer sur les près musclés, sa préparation physique a été handicapée par une blessure. Sa marge de progression est encore importante.

Nous envisageons de participer au championnat du monde master à Barcelone qui auront lieu en novembre prochain et pour ma part, faire appel à Antony Munos pour un suivi de régate.

D’ici-là, je compte me remettre sur pieds, reprendre les entrainements lasers, continuer ma préparation physique et prendre un peu de masse.

Bertrand Blanchet